Joann Sfar nous raconte à brûle-pourpoint sa jeunesse dans les années 80, lorsqu'il assurait la sécurité à l'extérieur de la synagogue de sa ville natale, Nice, période dangereuse, juste après les attentats de Copernic où les passions haineuses se déchaînent contre les Juifs, faisant revivre les pires moments de l'histoire qui semble n'en avoir jamais fini avec la Shoah. Bien décidé à ne pas se faire agresser par les bandes de skinheads et d'extrémistes qui sévissent jusque dans le lycée Masséna, il s'exerce à tous les arts martiaux possibles malgré sa répugnance pour les coups voulant ressembler à son père avocat fier de sa force physique et influencé par les manières expéditives de Kessel son auteur favori. Constatant que la Loi est impuissante à enrayer les idées antisémites qui renaissent avec force lors du conflit israélo-palestinien et de la montée de l'extrême-droite, il se sent prêt à se servir de son talent de dessinateur pour lutter avec ses armes en publiant son histoire personnelle avec une grande pudeur et beaucoup d'humour. On revit donc de l'intérieur de sa famille tous les événements qu'il prend soin de documenter en fin d'ouvrage par des articles de journaux .